Mahon (Minorque)

(juin - juillet 2006)

Dimanche 11 juin - 5 heures - Candice admire le lever du soleil… (Chose rare !!!... d’ordinaire, elle assiste plutôt au coucher!!!).

La côte est en vue. Elle nous réveille.
Nous prenons l’entrée du chenal et arrivons au mouillage où de nombreux voiliers sont déjà ancrés.

Rémy prépare l’ancre, je prends la barre.

Impossible de tourner.

Tout est de nouveau bloqué.


MERDE !!!!!!!!!!!!!!!!!



Rémy reprend les commandes et tente de slalomer, utilisant successivement marche avant ou marche arrière afin de faire virer quelque peu le bateau.
Dès que nous le pouvons et comme nous le pouvons (ce sera en marche arrière), nous jetons l’ancre et…

...au LIT !!!!

Dès le lever, nous nous excusons auprès de nos 2 voisins assez proches, enfin très proches, devant et derrière (?!) et leur expliquons les raisons d’une telle promiscuité.
Ces anglais, sympathiques et compatissants, nous apprennent que, durant la nuit, nous les avons «embrassés» d’un peu trop près.

Oh, Sorry ! …Nous n’avons rien entendu !!!

La journée qui suit, vous la devinez, inutile que j’y passe des lunes ! Mais, ne disposant pas de longueur de câble suffisante pour tout changer, nous savons que ça recommencera dès que nous devrons virer un peu trop.

Dire que le moral remontait un peu !!!

Par chance, ce mouillage est des plus agréables et calme au possible, quoiqu’un peu mouvementé le dimanche. Les espagnols faisant prendre l’air à leur famille et à leur bateau!

Seul problème, nous n’avons toujours pas de moteur d’annexe.
Ben non - Toujours pas !

Toutes les tentatives de réparation ont échoué ! Malgré une turbine neuve et quelques démontages et remontages … l’eau ne circule pas.
Nous sommes donc condamnés à rester à bord. Le port est bien trop loin (3,5 milles) pour aller s’y ravitailler à la rame.

Aucune envie de bouger - Tant pis les beaux mouillages de Minorque, 2 ou 3 jours de répit font l’unanimité.
Tout en nous occupant, nous faisons une cure de repos.

Rémy se refait une santé !
Les suédois affichent leurs couleurs !!!
Candice commence enfin à regarder à quoi ressemblent les annales du Brevet, …
 … mais même les mouettes la distraient et surtout les rires d’une famille nombreuse, équipage d’un voilier breton, non loin de nous.

Mardi 13. Comme nous l’avons fait, Farouell III nous repère immédiatement : Chic, un bateau de voyage !
Les enfants, eux aussi en manque de rencontre, comptent les vélos sur le pont et en déduisent qu’il y a un enfant à bord.
3 mots échangés et leur petite annexe arrive à l’abordage. Candice, aux anges, laisse tomber maths, français et histoire-géo (surtout histoire-géo !!!) et les voilà partis.

Jamais encore elle n’avait rencontré d’ados faisant un tour du monde en voilier et n’y croyait plus du tout.
Et bien pour une première, ... 3 ados..., c’est le gros lot !!!

Françoise, Fabrice et leurs 4 enfants (9-14-16 et 17 ans) sont en effet en voyage. Leur projet est sensiblement le même que le nôtre : Madère, Canaries, Cap Vert puis traversée. Ils ont déjà fait le Maroc et nous avons juste un petit avis différent quant au Brésil. Dangereux pour Farouell. A tenter, peut-être, pour nous ?!

Nous faisons connaissance et savons déjà que nos chemins se croiseront encore afin de permettre aux enfants bien des allées-venues d’un bateau à l’autre, nous faisant cadeau de leurs rires le plus souvent possible.
Apprenant que nous sommes «à la rame», Fabrice nous emmène sans tarder à Mahon où un moteur d’occasion est à vendre.

3 heures plus tard nous rentrons, l’annexe bien lestée de nos 2 beaux bébés barbus, de leurs épouses frigorifiées, de quelques vivres et… d’un moteur (c’est Luis qui serait content : Fini les boulets! )

C’est ainsi que les Bidochons disposent ENFIN d’une annexe motorisée.
A bientôt donc pour de nouvelles aventures… !?!

Concours d’annexe…
... les enfants s’amusent !!!

Disposant enfin d’un «véhicule», nous pouvons aller à Mahon (Mao), capitale de Minorque.
La ville perchée sur une colline est assez jolie. L’influence britannique se fait sentir et les fenêtres aux petites terrasses vitrées donnent beaucoup de charme à ces petites ruelles. 
Hélas, dans notre précipitation à aller consulter internet et nous ravitailler, nous avons oublié l’appareil photo.
Nous ne pourrons donc pas rendre compte de l’immensité du port dont les quais sont envahis de superbes yachts. Mais il vaut mieux s’abstenir d’y demander une place : Un ponton en plein milieu de l’avant port, obligeant à prendre l’annexe pour aller à terre : 33 euros pour un bateau de 12 mètres. Une simple bouée : 12 euros. Même le mouillage à l’ancre est payant !!!

Vive les Baléares ! Mais on s'en fiche, le mouillage est très bien!

Mercredi 15, nous devons partir. 2 mouillages sont prévus sur la côte est. Puis traversée sur Mallorca où nous devons accueillir nos amis arrivant de France le 17 ainsi que nous préparer à accompagner Candice à Palma le 20 pour le Brevet…
… Nous aurons semble-t-il un peu de retard au 1er rendez-vous. Un force 8 étant annoncé pour demain.

La journée de jeudi s’avère calme. Il ne fait pas chaud et le soleil est timide, mais aucun signe du vent annoncé…

Puis, finalement, promesse météorologique tenue… la soirée sera bien mouvementée :
Alors que nous dégustons entre amis un bon petit rosé de Provence, le vent se lève. Des rafales de 35 à 40 nœuds provoquent la panique dans ce mouillage jusqu’alors si tranquille. Toutes les ancres chassent.
Nous mettons 40 mètres de chaîne et espérons que la nôtre tiendra.

Nous aurons aussi l’occasion d’étrenner notre nouveau moteur d’annexe. Cette soirée se transformant en soirée sauvetage :
Avec l’aide d’autres voiliers français, nous remettrons à flot un voilier français parti «au tapis» (cette expression signifiant qu’il se met sur les rochers), et commençant à se coucher.

Ce fut, hélas, une solidarité entre français, uniquement. Les anglais et suédois du mouillage s’étant abstenu (?!).
Pas très rassurant pour de futurs mouillages !

Une heure plus tard, les rafales reprennent, de plus en plus violentes. Les ancres chassent de nouveau. A sont tour  un suédois sur les cailloux. Nous sommes heureux qu’à l’aide d’un puissant moteur, ils s’en soient sortis. Mais n’y aurait-il pas une justice ? - C’est en tout cas ce que chacun pense !

n’a pas bougé.
Nous avons eu de la chance, … ou avons une bonne ancre… ou les deux ?!

Il parait que, durant la nuit, d’autres rafales ont de nouveau perturbé le mouillage. Dans chaque voilier, la veille fut assurée, lumières allumées et moteurs en marche.

Sur , tout le monde a dormi.
Pour une fois, les ennuis ne furent pas pour nous !

Dès le matin, nous apprenons que le port de Ciutadella (souvenez-vous, ce joli petit port à l'est de l’île) est fermé pour la journée. La mer s’est soudainement retirée de plus de 4 mètres pour revenir aussitôt. Des dizaines de bateaux se sont couchés ou sont partis sur les rochers. Les boutiques sont inondées…
Nous ne pourrions le croire si des amis de Fabrice et Françoise sur Cœur de Lion, ne faisaient, hélas, partie des victimes (taquets arrachés, balcons pliés, portique et safran cassé).

Ici on appelle ce phénomène la «Rissaga». C'est un peu un tsunami inversé.
Pas vu depuis 25 ans !

Nous apprendrons que 31 bateaux ont été coulés et une centaine ont eu des avaries. Le port est resté fermé une semaine et les bars sur les quais, inondés, ont été évacués.

 

… Le temps passe et le Brevet a lieu dans 5 jours. Nous sommes de plus en plus inquiets…

Vendredi 16, des orages sont annoncés mais le vent s’est calmé. Qui sait ce qui nous attend demain.
Après longue et mûre réflexion et briefing entre capitaines, il est décidé qu’il vaut mieux partir. Pour plus de sécurité, nous ferons route ensemble.

Il est trop tard pour traverser directement sur Majorque. Nous allons donc vers l’ouest  et rejoignons le pauvre Cœur de Lion dans la Cala Santandria proche de Ciutadella.

17 juin. Une nuit nous suffira.
La cala est superbe mais minuscule. est coincé entre voiliers et rochers. Un nouveau caprice de la mer et nous serions coincés.

Nous partons. Salut capitaines et équipages. Rendez-vous sur à Alcudia.

Alcudia (Mallorca)
Nous prenons le mouillage d’Alcudia vers 18 heures, face au « quai des annexes ».


Durant la nuit, nous subissons les effets d’une nouvelle «rissaga» (2 mètres cette fois) sur Ciutadella.

Plusieurs voiliers dérapent.

Cette fois, nous ne sommes pas épargnés. Nous refaisons notre mouillage, lâchons plus de chaîne et profitons même de la présence, trop proche, d’un corps mort pour nous y accrocher.

En pleine nuit, nous entendons un grand choc à l’étrave.

Un voilier a décroché, venant nous heurter violemment. Il ne parvient pas à se dégager. Impossible de décrocher son ancre. Nous sortons tous les pare battages et poussons de tout côté.
«Il» pense que son ancre est sous la nôtre. Nous la levons, en vain. Par chance, notre petit corps mort s’avère plus solide que nous le pensions.
… Il mettra plus d’1 heure à partir, le balcon en suspend, sans se soucier des dégâts éventuels sur notre bateau.
Quant à « désolé » ou « merci »… Faut pas rêver !!!

Si notre « camion » nous cause bien des soucis, nous pouvons, une fois de plus, apprécié sa résistance. Quelques nouvelles égratignures sur la peinture… c’est tout !

Les jours suivant sont plus calmes.

Baignade (la 1ère de l’année pour moi !).

Farouell  nous a rejoint. Les enfants  possédant leur propre annexe, cela donne des envies d’indépendance (s’il en fallait encore) à Candice.

Elle passe donc son « permis » d’annexe avec succès.

Les négociations parents-enfants deviennent alors difficiles. Chacun souhaitant sortir sans dépendre de l’autre. Nous envisageons donc l’acquisition d’une 2ème annexe. Mais dans l’immédiat, bien d’autres achats sont prioritaires, chacun doit donc s’armer de patience… ce qui n’est pas la qualité première de l’équipage !?! 

Dimanche 18. Après avoir déambulé dans les rues de Palma avec nos 40 kilos de bouquins et autre commande, nos amis arrivent. Juste à l’heure pour l’apéro… on s’en serait douté!

Bon, ben… faut m’faire bronzer tout ça hein !!!

Palma

Mardi 20, c’est le grand jour pour Candice… quoique,... on se demande qui de la mère ou de la fille présente un examen!


Départ 6 heures du matin (dur, dur !).

Arrivée au quai des annexes. Les arrivées en annexe étant toujours épiques, nous prenons toutes les précautions pour ne pas prendre un bain en descendant mais ne pouvons éviter les pieds et surtout  les fesses trempées par l’humidité de la nuit.
Arrivés à Palma une heure plus tard, nous cherchons le lycée. Toutes les rues sont en sens unique. Nous ne comptons plus les tours de ville. Nous arriverons, en courant, le souffle coupé, devant l’établissement à 8 heures pile.

OUF ! Je respire enfin… Et Candice ?… Toujours le sourire !

J’imaginais déjà un refus d’entrer en salle d’examen alors que nous « courons » depuis des mois pour être à l’heure !!!
A l’issue de ces 2 jours, elle semble assez contente. Il n’y a plus qu’à attendre les résultats, dans 1 mois.
Nous profitons de la voiture pour visiter cette grande ville… pas terrible !

Nous commençons par le château de Bellver datant du 14ème siècle, qui ne vaut pas réellement le détour.

Celui-ci étant si bien refait "à neuf" que tout charme est rompu.

Il offre toutefois une belle vue sur le port, enfoui sous la brume et la pollution,
et quelques belles expositions pour les amateurs :
On peut aussi monter en haut de la tour,…

… Enfin, si l'on n’est pas trop fatigué !

Tout compte fait, une petite pose ne peut pas  faire de mal !
La Cathédrale, par contre, est grandiose. Du plus beau style gothique, la construction dura 4 siècles.

Nous récupérons Candice qui regrette que cet examen soit si bref (?!)… "Pas assez de temps à passer avec les nouvelles copines" !

La liste des adresses mail s’est encore allongée et elle cache bien son enthousiasme pour poursuivre la visite avec « les vieux » !!!

Palma et sa circulation infernale, on a assez vu. Nous allons à

Valdemossa.

En traversant ce joli village typique, célèbre pour sa chartreuse, on regrette la présence de trop nombreuses boutiques pour touristes, envahissant les ruelles et masquant les jolies façades de pierre.

 (impossible de photographier d’autres façades en évitant les fameuses boutiques !!!)
Promenade dans les jardins où flirtèrent peut-être  Georges Sand et Frédéric Chopin qui vécurent ici en 1838.
Et, toi là bas, j’te vois pas… mais non pas toi…
... oui toi !
Puis direction :

Vous souvenez-vous ?

Alors qu’Ixabel et Karlos descendent le parvis de l’église, nous les accueillerons avec un chant approprié. Désolée nous n’avions pas de magnétophone !!!

Puis le petit tram pour Puerto Soller, rasant les jardins envahis de citronniers et d’orangers, s’impose.

Retour par la Sierra Tramontana (voir galerie Mallorca-été 2005).

Lever 5 heures du mat., 2 jours de suite, ça vous crève un homme… et une femme … La cure de vitamines s’avère indispensable !!!

... Une semaine, cela passe vite, trop vite. C’est déjà l’heure du départ

Ikus arte Isa ! Ikus arte Karlos !

Milesker etortzeagatik !
Milesker zure alaitasunarenzat !

Et surtout, revenez-nous vite !!!

Avant de vous dire quelques mots sur Puerto Alcudia, ce port se situant près du Cap Formentor (cf. page Bonaire-Alcudia du 27 septembre 2005), vous me permettrez bien un peu de pub pour les copains et peut-être une idée pour mes copines du club de lecture pour la rentrée prochaine! :

      Il s’agit du livre de notre ami Philippe Cabes (évoqué dans les remerciements l’an dernier) :
Les Brumes de Formentor
aux éditions Société des écrivains, est enfin sorti.
Passionné par la mer, Philippe, dans ce roman, nous entraîne de l’Aquitaine aux Baléares en passant par la Gascogne ou les Landes mais aussi dans notre cher Pays Basque. Or Philippe ayant souvent séjourné chez nous, notre humilité dû-t-elle en pâtir, nous ne nous sentons pas étrangers à l’inspiration de certains passages de son récit.
Nous ne pouvons donc que vous conseiller de lire ce récit écrit dans un style des plus purs (comme on souhaiterait en lire plus souvent).
 
Vous pouvez le commander entre autre sur: societedesecrivains.com ou alapage.com 

Puerto Alcudia :

Dans cette ville purement touristique, il n’y a pas grand-chose à faire.

Mais, contrairement à la côte espagnole, la population locale (pêcheurs et commerçants) est très aimable.
Dans les rues, les bars, les supermarchés, on ne croise que des peaux rouges aux têtes blondes. A tel point que, s’adressant aux commerçants en espagnol, ceux-ci vous répondent systématiquement en anglais ou en allemand ( ?!).  

Ce n’est donc pas ici, hélas, que je vais améliorer mon espagnol !

Vendredi 30 juin. Cette semaine, Puerto Alcudia était en fête.

A l’occasion de la San Pere (patron des pêcheurs) concerts, sardinade, feu d’artifice superbe depuis le voilier ont quelque peu animé la ville.

Puis tout redevient calme. Trop calme!

Comme chacun sait, les populations nordiques dînent de bonne heure et se couchent tout aussi tôt. Ayant plutôt adopté l’heure espagnole, nous sommes un peu surpris!
Heureusement, nos petits bleus (excellents cette année, mais attendons la suite) nous offrent quelques soirées agréables.
Même si nous ne sommes pas des passionnés de foot, ceci est l'occasion de nous retrouver au bar avec nos amis de Farouell et Coeur de Lion, ne pouvant nous priver de hurler lorsqu’un but est marqué contre les espagnols !!!

Mais nous ne sommes pas ici pour nous amuser. Les shipchandlers (magasin de matériel marine) étant nombreux et très bien achalandés, nous devons effectuer les multiples réparations laissées en cours jusqu’alors.

Seul problème : Nos amis de Farouell et Cœur de Lion !

Ces bretons sont très assidus des apéros qui s’éternisent. Et comme nous sommes polis (entendez par-là que nous sommes tout aussi friands de ce genre de soirée), nous ne pouvons refuser !!!

Je puis vous rassurer que, même s’il ne restait qu’eux, la Société Ricard aurait encore de beaux jours devant elle.
    Note : Après un petit malentendu sur ce passage (cf. Las Palma 2007 - Mise au point),
             Rémy et moi tenons à préciser que nous n'aimons pas trop le Ricard....
             Nous préférons.....le 51...!!!

                                                        A bon entendeur, salut !

Quoique accoutumés à ce genre de «fiesta», la fatigue se fait sentir – mais peut-être vieillissons-nous?
Bref! Entre la chaleur (38°C) et les grasses matinées qu’impose un tel rythme, le boulot n’avance pas.

Mais, après tout, ne sommes-nous pas partis pour en profiter!

Fabrice étant également musicien, hier soir, nous avons animé le mouillage d’une cacophonie de flûtes, guitare, biniou et chansons bretonnes (loin de valoir nos beaux cœurs basques ! – chauvins que nous sommes !!!). Je ne sais ce qu’en ont pensé nos voisins ?!
La prochaine fois, nous emmènerons nos clarinettes, histoire de faire plus de bruit !!!

Mais après quelques jours à ce rythme, nous allons avoir besoin de nous refaire une santé. Attendant impatiemment l’arrivée de Kundalini, nous ne voudrions pas qu’ils nous retrouvent tels des épaves !!!

Il est vrai, qu’à cette époque de l’année, entre fêtes d’Ustaritz, d’Orthez, de Bayonne, de Pampelune et j’en passe,  nous sommes plutôt fidèles à nos habitudes de terriens.
Mais l’ambiance, la compagnie de nos amis de « bringue » et surtout, pour ma part, toutes les occasions de danser que procuraient ces fêtes, n’ont rien en commun avec ces soirées.

Le moral serait donc plutôt à la nostalgie.
Tant pis !
Nous serons contraints de noyer notre chagrin dans un bon verre de Patxaran maison !
 (Isa et Karlos ayant eu la bonne idée de refaire notre réserve, nous n’allons pas nous priver d’un tel délice !)

De son côté Candice est très occupée. Entre les grasses matinées, les mails aux amis, et les sorties elle n’a pas une minute à elle !!!

Elle retrouve les amis rencontrés l’an dernier et révise «son espagnol», sans pouvoir se défaire de l’accent italien . Charmant !
Au grès des rencontres, ces jeunes tentent de se comprendre utilisant l’espagnol, l’anglais, l’allemand, l'arabe … De quoi y perdre son latin ! Mais cela ne semble leur poser aucun problème.

Malgré cela, elle aussi s’ennuie un peu. Ces rencontres superficielles entre vacanciers étant loin des amitiés liées à Favignana ou à Kelibia.
Décidément, ces cités touristiques ne nous plaisent vraiment pas.
Nous allons donc tenter de mettre le turbo pour les réparations afin de quitter cet endroit loin de faire l’unanimité.

       Au fait, Candice est tellement occupée ( ?!) qu’elle a omis de nous dire qu’une copine de Palma lui a envoyé les résultats du Brevet … IL Y A 3 JOURS !!!
Si ça vous intéresse, voir page CNED - Notre expérience personnelle: Résultats

Dimanche 9 juillet.
Nous décidons de nous accorder une vraie journée de vacances ( ?!).
Nous allons... au Canada !!!


Le plein d’essence fait, le sac de pique nique prêt, les maillots, les serviettes... l’annexe est bien lestée pour faire les quelques milles nous séparant de ce charmant petit îlot appelé Aucanada.

Ce fut une vraie bouffée d’oxygène que de patauger dans une eau à plus de 35 degrés, pique niquer sous un pin, explorer les fonds marins pour les uns, les ruines pour les autres, dans cet endroit magnifique.

Rémy ayant enfin trouvé des palmes
(taille 48 !!!) est tout heureux de les étrenner.

Calme-toi chéri ! On n’est pas encore à Ibiza !
Le lendemain, sous une chaleur torride, nous nous remettons au boulot … Soudain… qui va là ?
Kundalini !
Nous ne leur laissons pas le temps de jeter l’ancre. Nous les abordons.

Ce soir c’est la finale de la coupe du Monde. Alors que Philippe préfère sa tranquillité devant un plat de pâtes (qui oserait lui en vouloir?), nous embarquons Aline, grand supporter de notre équipe de France…
… 3 heures plus tard… "No comment" !... Juste un bravo à notre cher Zizou : préférer l’honneur à la gloire -  j’aime !
Mais bon, les avis pouvant diverger, je ne vais pas m’étendre sur cette analyse. D’autant que le foot, moi ?!!!

Et il semble que ce sport soit comme la politique «un sujet à éviter» !
De tout manière, la défaite ne nous empêchera pas de boire un (?!) coup.

 

A peine nos amis sont-ils arrivés, que leur moteur d’annexe tombe en panne.
Aline se demande si
ne porterait pas la poisse.
Ah, non alors!
Rémy n’ayant rien d’autre à faire ( ??!!)

Hélas, dans un état semi comateux après quelques heures passées dans sa petite cage préférée (?) - le fameux coffre moteur - sous 38° à l’ombre, il fait une mauvaise manip. : tentant de remettre en place le lanceur, il provoque l’éjection du ressort !
Toutes ses excuses à Philippe qui passera la soirée et la matinée pour parvenir enfin à tout remettre en place.

Pourtant, Philippe n’échappera pas à la revanche. 1 heure à tenter en vain de desserrer un boulon, à l’endroit le plus inaccessible de notre moteur (y a t-il un endroit accessible d’ailleurs ?) qui finira sectionné à la scie sauteuse !

Un conseil : Ne jamais proposer son aide sur !!!

***

Lundi 10 juillet – 1 an déjà !


Cliquez sur cette image...
***

... Je ne peux vous parler d’Alcudia sans mentionner Kyrimba , «amené» par Kundalini.
 
Si, dans un mouillage, vous croisez une immense barque. A son bord, d’un côté, un grand chapeau de paille surmontant une grande paire de lunettes de soleil, de l’autre un foulard de corsaire sur un visage rayonnant.  Ne manquez pas de leur faire signe. Vous pourriez, sans le savoir, passer à côté d’une rencontre des plus riches et chaleureuses.

Après quelques tours du monde, Pierre et Dominique vivent sur leur bateau en Nouvelle Calédonie. Ils convoient actuellement leur nouvelle goélette acier de 38 tonnes, 16 mètres de long et  4m 75 de large acquise en Turquie.

La place ne doit pas manquer !
«Un chalet suisse, une vraie merveille» aux dires d’Aline. Nous attendons la visite.

Ce qui est sûr est que Pierre et Dominique sont des gens adorables. A la fois «cool», discrets, sympathiques et drôles… Une rencontre comme nous espérons en faire souvent. 
                                                                                                                                    
Et… 1 soirée gastronomique sur Vent de Folie avec crique, quiche et le fameux et trèèèèèès calorique gâteau au coco d’Aline. Rien de tel pour faire connaissance…

. . . Puis nous allons découvrir Kyrimba.

Alors que Candice et moi nous extasions devant l‘espace qu’offrent carré et cabines,

Rémy est béat devant le moteur… et surtout devant "l’accès" moteur !

Nous pouvons confirmer : Ce bateau est un vrai chalet. Il est magnifique.
Mais qu’est-ce qu’il est grand… et qu'est-ce qu'il est gros... je passe sur la capacité de ses cuves : 4500 litres de gaz oil, 2000 litres d’eau (il n’y a pas de zéro en trop) !!!
Je comprends pourquoi ils évitent absolument les ports. Je ne veux même pas penser aux manoeuvres!

Et … de 2 soirées gastronomiques  avec de succulentes pâtes crème et bacon, roulé à la fraise et crème pâtissière. A nous les kilos !

Enfin Aline, cesse de courir partout !
Ce n’est pas ainsi que tu vas éliminer !

Encore Aline, qui prétend ne boire que de l’eau ?!

Misère de misère! Que c’est épuisant cette vie! – N’êtes-vous pas de mon avis?!

Mardi 18, retour à Aucanada avec Aline et Philippe.

Enfin, quand je dis « avec »… Il faut tenir compte du décalage horaire entre nos 2 voiliers qui est d’environ 2 heures !!!
Sur , hors de question de nous lever aux aurores ( !?) pour une simple journée détente.

... Midi "pétante", Aline l’appétit toujours en éveil, attaque le pique nique.

Rémy devient un fou du boulot. Il n’a pu s’empêcher de faire suivre sa «gratounette».

Et alors que les femmes papotent, Philippe cherche en vain le petit trou qui nous oblige à regonfler le fond de l’annexe chaque jour, pendant que Rémy gratte avec frénésie les coquillages ayant élu domicilie sous notre annexe.

Kundalini et  Kyrimba reprenant la route, c'est l'occasion d'une nouvelle soirée ensemble. Aline tenant absolument à sa soirée crêpes hebdomadaire, nous ne pouvons refuser!!!

Puis nous quittons, nous aussi et enfin, Puerto Alcudia et ses multiples activités pour vacanciers.

Celle-ci n’est pas la plus bruyante des activités !

Nous arrosons ce départ avec Farouell et Cœur de Lion.

Les premiers, nous les retrouverons probablement au Maroc ou aux Canaries.
Quant à Vincent et Valérie, nous les abandonnons à leur triste sort!

A peine leur voilier remis en état suite à leur mésaventure à Ciutadella, désireux de s'installer, se sont-ils mis en quête d'un restaurant à Alcudia.
Nous ne pouvons que leur souhaiter beaucoup de chance pour leur future affaire.

Mardi 25 juillet, après un plein d'eau et de gaz oil nous partons espérant retrouver un peu le calme et la nature dans les belles calas de la côte nord puis est, avant de traverser vers Ibiza.

Et c’est avec le pont de plus en plus encombré que reprend la mer !



Comment occuper 1 mois à Alcudia ?

Avant de quitter ce mouillage, voici pour les fans de bricolage, les curieux, ou encore ceux d'entre vous désireux de connaître les milles et une façons de s'occuper à bord d'un vieux voilier, la liste des réparations effectuées à Alcudia :

  1. changement de la filière cassée à Kelibia,
  2. Remplacement des drosses de barre,
  3. Déconnexion des safrans auxiliaires dont les bagues étaient complètement grippées, ce qui rendait la barre très dure et provoquait trop d'effort sur les drosses (Vent de Folie sera paraît-il moins manoeuvrant. Mais est-ce possible?),
  4. Installation d'une pompe de cale électrique pour le puisard de la salle de bain,
  5. Installation d'une 2ème crépine et passage de tuyaux en prévision de son utilisation comme pompe de cale (à terminer),
  6. Remplacement de la borne de connexion des négatifs (connexion des masses, … enfin bon, les connaisseurs comprendront, les autres feront comme moi!),
  7. Après réparation du moteur du treuil de la dérive, installation d'un nouveau relais
    (Fini le feu d'artifice sur le pont. Quel dommage!),
  8. Isolation entre gazinière et frigo,
  9. Remplacement des 5 batteries (?!) d'origine pour le moteur et le treuil par une seule et réfection du câblage,
  10. Installation d'un nouveau chargeur 220 volts,
  11. Chercher à remplacer le barbotin usé du guindeau (permettant de remonter l'ancre et sa chaîne). Grâce aux compétences de Pierre (Kyrimba), nous connaissons enfin la marque de celui-ci. Hélas : indisponible chez les shipchandlers.
  12. Sans oublier l’installation d'une douchette dans le cockpit, afin que ces dames puissent se "désaler" au sortir du bain!!!

La canicule dans ce mouillage ayant réduit considérablement notre rendement, notre liste des "choses à faire" est encore longue :

  1. Branchement de la dite pompe,
  2. Faire un coffre de protection étanche des moteur et relais du treuil,
  3. Fixer l'échelle de bain sur la marche arrière faite à Kelibia ainsi qu'un échelon
    (pour l'instant, remonter du bain relève de l'acrobatie… mais ne sommes-nous pas jeunes et souples?!!!!),
  4. Vider la cale moteur où l'eau stagne depuis des lustres, dans un recoin des plus inaccessibles
    (Et ça, nous reportons toujours et risquons de reporter encore longtemps. D'autant que les avant-bras du capitaine ne passent pas dans cette minuscule cavité … vous voyez ce que cela signifie!),

ET probablement bien d’autres surprises dont a le secret!

D'autre part, il nous faut d'urgence gratter la coque dès que nous jouirons d'une eau plus claire. Après un mois dans cette baie, les coquillages ont proliféré de façon surprenante sous la coque. Les fonds de mauvaise tenue sont constitués d'herbe et des "arbres" de 50 cm de long ont poussé dans les trous d'évacuation du cockpit.

Nous voilà donc rassurés, nous ne devrions pas nous ennuyer lors de nos futures escales!

Infos Pratiques


(Accueil du site)