Monastir

(avril - mai 2006)

Vendredi 7 avril, nous retrouvons le confort oublié d'une véritable marina.
Nous sommes à Monastir.

Quelqu'un nous avait dit : "Monastir, c'est Paris!".
Et pour cause.

La plupart des occupants sont des français profitant de l'hivernage pour procéder à quelques travaux sur leurs voiliers.
Certains semblent même avoir élu domicile ici.

L'ambiance est très conviviale. Nous sommes loin de ces ports espagnols pris d'assaut par les yachts et autres luxueuses embarcations.
La Tunisie le déplore, nous non!
La ville, distante de moins d'1 kilomètre du port, est jolie et très agréable.
Le Ribat, forteresse militaire et religieuse construite en 796 pour lutter contre les Byzantins et les Berbères.
Mausolée de Bourguiba construit en 1970, que nous irons visiter... un de ces jours...
 
Malgré quelques séances "délires" . . . "Il faut en profiter tant qu'on est jeune, non ?!?! . . .
. . . Il parait que c'est la tenue Hip Hop! . . . Ouais! . . . C'est ouf, hein! . . . Heu, t'as pas des bretelles?"

… nous poursuivons nos travaux.


Rémy doit encore procéder à de multiples réparations et réglages divers.
Il fait très chaud (36°C la journée) et c'est pour nous un peu subit. L'énergie n'est donc pas vraiment au rendez-vous. Nous espérons parvenir à nous reposer un peu; ayant épuisé nos forces à Kelibia, nous en avons grand besoin.

Anecdote :
Lundi 10 avril, … on n'a pas tous les jours 25 ans(?!) … nous allons au restaurant.
Nous optons pour le seul établissement devant lequel personne ne vient alpaguer le client sans plus le lâcher… un peu pénible à force!

Sur le menu, on vous souhaite la "Bienvinue" traduit dans différentes langues.
On vous propose du steak au poivre ou du steak au "champion" (que nous aurions dû éviter!!!)
Et de conclure par : "A bientâu".
Allié à la gentillesse du restaurateur, nous trouvons cela charmant.

A savoir : Le vin est absent de toutes les cartes des restaurants, mais vous pouvez toujours demander. En Tunisie, on vous dit rarement non!
Et si vous souhaitez acheter de l'alcool en dehors des grandes villes touristiques comme Monastir (apéritifs ou digestifs hors de prix), vous devez dénicher la petite boutique à l'accès invisible et dont le comptoir est protégé par une grande grille. Elles se repèrent facilement. Il suffit d'observer l'attitude coupable des clients qui entrent et sortent de ce lieu de perdition !!! …

Mardi 18 avril - Un grand jour pour moi !

A Monastir, les fils et drisses diverses sont envahis de linge. Toutes mes voisines ont un lave-linge. Souvent rudimentaire. On remplit avec le jet d'eau, ça tourne, on vidange… c'est tout… mais alors que les machines tournent, ... moi, ... je frotte…
Ayant disposé une matinée entière de la petite Calor de notre adorable voisine (voir plus bas), je ne peux plus m'en passer.
Nous avons donc décidé, non pas d'investir car au tarif tunisien le mot serait exagéré, mais de trouver une place pour une petite machine tunisienne.
La cabine d'amis étant déjà surchargée (le mot est faible!), ça ne changera pas grand-chose!

Mais pour moi, c'est le grand luxe !

Quelques nouvelles de notre minou, devenu célèbre sur ce site:

Depuis quelques temps, plus une croquette, plus une boite en stock. A part des saucissons pour chat (?) qu'il dédaigne ouvertement et quelques morceaux choisis de poulet qu'il accepte de grignoter, notre minou mène une grève de la faim.

Durant cette première semaine à Monastir, nous retrouvons comme prévu Foxtrot, un voilier canadien rencontré à Kelibia, sauveur de notre pauvre Fangio qui dépérit à vue d'oeil.
L'équipage faisant un aller-retour à Pantelleria pour les passeports, nous leur avions passé commande de nourriture pour notre petit compagnon de voyage.
Il reprend donc quelque peu l'appétit mais ne s'est pas encore vraiment ragaillardi…

Puis nous faisons la connaissance de nos voisins de ponton sur Kundalini (pour les connaisseurs un kerguelen, bateau acier, plan Subrero).
La pétillante Aline avec laquelle je me plais à papoter,
Et son mari Philippe, ayant quelques affinités avec Rémy …

… et des plus sympathiques (lorsque son épouse lui laisse un temps de parole!!!).

Rencontrer des jeunes qui voyagent, c'est déjà rare. Des jeunes qui ne comptent pas passer leur vie en Méditerranée, c'est encore plus rare. Mais en plus, ce jeune couple est d'une telle spontanéité et d'une générosité si rare que nous sympathisons immédiatement.

Il nous suffit d'émettre la moindre possibilité qu'il nous faudrait éventuellement quelque chose, pour qu'Aline coure sur leur bateau chercher ce qui nous manque et revienne aussitôt, son grand sourire aux lèvres, ravie d'avoir déniché l'objet de nos tourments.

Quant à Philippe, on croirait le reflet de Rémy : Zen ! Le contraire d'Aline…Tiens, tiens, ça me rappelle quelque chose !

A peine 2 jours après avoir fait connaissance, apprenant que notre panneau solaire ne fonctionne pas ou très peu, Philippe nous offre le sien, inutilisé sur Kundalini.
En remerciement, amateur de bon vin, nous lui en offrons...

... Philippe est ébaubi !

Regrettant leur départ imminent, mais ayant le même itinéraire et la même philosophie de la vie, nous espérons les retrouver très vite lors de nos prochaines escales.
(Vous les retrouverez donc probablement comme nous aux Baléares ou aux Canaries et si leur site vous intéresse : kundaliniboat.com -
Aline y raconte, de superbes photos à l'appui, leur voyage et leur vie à bord, et cite certains textes magnifiques sur lesquels il y a lieu de méditer.)

Ils ont également une jolie chatte, Louna, que nous présenterions bien à Fangio s'il avait quelques années de moins et 2 petites choses en plus!

Tu l'as bien regardé ton vieux matou!
Fichez-moi la paix, je dors!

Au fait, Aline - Ne change surtout rien. Ton mari semble adorer sa jolie pipelette et nous, c'est ainsi qu'on t'aime!
Candice compte sur toi pour manger d'autres glaces et papoter entre filles, et Fangio pour les câlins et les siestes journalières !

Alors que nos deux barbus démontent, remontent et démontent de nouveau tout ce qu'il y a à bord (mais peut-être passent-ils simplement leur temps à leur passion commune, loin des bavardages de leurs chères épouses?!), Aline nous entraîne dilapider leurs dinars au marché aux vêtements et tissus.
Comme moi, Aline aime coudre. Nous revenons avec ce qu'il faut pour refaire toute la déco. Il ne nous reste qu'à sortir les machines des coffres…

Elle connaît également le moindre recoin de la ville et sait toujours où dénicher le petit quelque chose qui nous manque.

Grâce à Aline et Philippe qui adorent les chats, nous pouvons cette fois partir en toute quiétude visiter le sud de la Tunisie(Nous retrouverons en effet Fangio "heureux comme un pape" et "gras comme un chichon" à notre retour!).

 



. . . J'espère que la balade vous a plu !

De retour à Monastir, la vie de ponton reprend son train… d'enfer.

Mercredi, Apéro et repas crêpes sur Kundalini. Philippe et Aline ont probablement passé la journée à faire sauter la centaine de crêpes dont nous nous sommes (moi surtout !) empiffrés toute la soirée. Fromage, sauce tomate, chocolat, miel, confiture de fraises maison (pas très réussie paraît-il ?! - moi qui adore ça, j'en ai rarement mangé d'aussi bonne !). Quel délice!
Aline en pleine action !
Vendredi, 2ème mi-temps. Repas chez Luc et Françoise, la cinquantaine, gentillesse et sourire assurés, voyagent depuis 4 ans sur Virflo.
Encore un bateau acier (on s'attire comme des aimants!). Le jumeau de (Toujours pour les connaisseurs, un Damien 40 du même architecte Michel Joubert, que notre Oxygène).
Allez… on sourit pour la postérité !
Et après s'être "tapé la cloche" … on les nettoie !

Après les nouvelles de notre minou, quelques nouvelles de notre minette :

Candice en a "ras le bol".

Pas du voyage, je vous rassure. De ce côté, elle est toujours ravie et, elle qui voulait faire des connaissances, la Tunisie, c'est la roue de la fortune.
A Monastir, alors que nous circulons en vélo, même les policiers nous arrêtent, … histoire de faire sa connaissance et plus si affinité ?!... Ils ne doutent de rien !

Non, il s'agit de l'école.

Ayant pris beaucoup de retard dans ses cours, à Kelibia, elle n'a plus vraiment l'occasion de sortir ou très peu.
De plus, les amis, ici, elle n'en a pas. Les dragueurs, elle en aurait plutôt ras le bol, donc quelques connaissances "pas très intéressantes" dit-elle, c'est tout.
L'année se termine bientôt… Heureusement. La lassitude se fait sentir et travailler alors qu'il fait si beau et que l'on est entourés de vacanciers, puisque toujours pas d'enfant sur les bateaux… pas facile!

Conclusion : Saturation totale ! … les parents se fâchent! ... Vivement les vacances !

Désolée... Pas l'temps... J'ai plein de CD à trier !!!

Un petit message personnel, si vous me permettez :
Juste derrière nous, il y a un grand et très beau bateau pirate qui part chaque jour pour de nouvelles aventures.
Je voulais juste que mes 2 p'tits loups préférés aient très vite cette photo. Et je sais que je peux compter sur qui se reconnaîtra pour la leur faire parvenir.
Merci à lui et pour eux : "
Biziki azkarki pensatzen dut zueri, biziki maïte zaituztet. Muxu lodiak bientzat !"

Dimanche 30 avril, les places se vident.

Il fait beau, chaque bateau reprend la mer pour l'Italie, la Grèce ou la Turquie.
A peine avons-nous largué les amarres de Virflo et Kundalini, qu'une autre rencontre de Kelibia arrive.
Veronika et Jean-Paul sur Delirium (un Trismus 32 - Et non, ce n'est pas un acier … mais c'est quand même un dériveur !).
Voici 3 semaines que nous les attendions alors … Apéro oblige!

Nous ne serons donc jamais tranquilles !... Et nos travaux alors ?!
Si l'on retrouve ceux qui nous ont laissé un panneau solaire à installer. Comme si on n'avait rien d'autre à faire ?!!!

Nous sommes le 1er mai, fête du travail parait-il !

Chacun se moque de nous car nous travaillons toujours (ceci dit les tunisiens aussi travaillent. Qui a dit qu'ils n'étaient pas courageux, alors que les commerces sont ouverts 24h/24? - Sûrement une mauvaise langue!).

Papoter c'est bien joli, mais ayant fixé le départ au 5 mai, il nous faut nous presser.

Mais bon. Qu'à cela ne tienne.

Au diable scie, perceuse et riveteuse. Au diable lessive, couture et rangement…
Nous allons en ville, ça tombe à pic, nous avons une tonne de courses à faire.
Le marché (je découvre qu'il y a un magnifique marché au poisson, il était temps !) :
La médina :
"Gut' morgen, (?)… Good morning, (?)…, Bonjour... Ah ! Vous êtes français ? -(ça s'voit pas ou quoi !)- ... Marseille ? …
Entre gazou, viens gazelle.. juste pour voir. On fait bon prix!".
Désolés, pas l'temps !
...
Et ça, ils n'aiment pas du tout !
Ah, là on s'arrête !
Au fond d'une petite boutique, cet artisan fabrique des instruments pour le folklore :

Après un premier abord quelque peu taciturne, cet artiste, voyant notre intérêt, nous dévoilera son art.
Il décrochera chaque instrument afin de nous montrer la manière de les prendre en main, de nous faire entendre leurs sonorités et de nous expliquer comment il obtient les différentes tonalités:

Photo de gauche, mur gauche : Le "bendirr" selon qu'il y a ou non 1, 2 ou 3 fils tendus derrière la peau,

Photo de droite, au fond sur mur droit : La "darbouka" (au fond) selon sa taille - Le "t'bal" ou tambour (devant) sur lequel on tape avec les mains ou avec des "bâtons".

La plage, près du port, sur laquelle nous n'avons toujours pas mis un pied:
Mais que le temps passe vite. . . Dépêchons-nous, . . . Les sacs sont pleins, . . .

Une photo histoire de montrer qu'on est en vacances (?!) . . .

Ben oui, qu’est-ce que vous croyez ? Qu’on fait la semaine des 35 heures ?!!!

La fin approche – Passé trop vite – Le temps de rien – Repos néant – Y en a marre !

L’ambiance à bord est comme le temps : gris - froid – tendance orageuse !

Derniers jours : Course contre la montre – Derniers achats - Dernières commandes (toujours pas prêtes, nous nous en doutions !) - Dernières lessives (quand aurons-nous encore de l’eau à volonté ?)- Vider les coffres pour réparer le pilote automatique toujours en «grève» - Trouver un cybercafé qui daigne fonctionner (déclaration d’impôts oblige !... et ça ne marche pas ?! ) - Saluer les amis - Préparer le bateau …

La météo s’améliore enfin. Vent de sud/sud-est annoncé pour demain dimanche – Sud pas terrible, sud-est c’est mieux – Nous verrons bien ! - Départ prévu vers 17 heures – Direction Lampeduza – 90 miles à parcourir – 18 heures maxi ...  

Dernière anecdote en Tunisie :

Candice se balade en ville avec un copain. Un policier l’arrête, lui demande si elle a signalé aux autorités qu’elle se promenait avec un tunisien ?
- Pourquoi ?
- Pour votre sécurité. S’il vous arrive quelque chose, la police aura son adresse et pourra ainsi aller le questionner.
Notre fille, qui pour son dernier jour en Tunisie, a envie de « batailler » et, comme à son habitude, espère avoir le dernier mot :
- Imaginons : Je vous signale que je suis avec ce tunisien. Celui-ci rentre chez lui, je rencontre ensuite un européen et il m’arrive quelque chose. Vous allez donc arrêter le tunisien qui ne m’aura rien fait ? C’est injuste et c’est du racisme !
Et de laisser ce pauvre policier pantois sur son trottoir !

Dimanche 7 mai, 17 heures.

Les vélos reprennent leur place en pied de mât. . .

Tout est en ordre. . . ou presque !

Rémy va faire les formalités de départ…

... Une heure plus tard, …

Le douanier monte à bord pour les formalités de départ. Nous demande si nous n’avons pas un baladeur MP3 à lui donner (c’est la coutume ?!).
Nous faisons les idiots ignorant de quoi il parle.
Il nous explique alors à quoi sert un tel matériel et doit penser que les français sont bien ignorants du progrès !

Nous quittons le port de Monastir avec un vent d’est/sud est
Pas terrible
Le vent est quasiment de face - On se gèle
Les parkas sortent du placard, enfin le mien!
Vivement l’arrivée !

Fangio nous rejoint dans le cockpit et tente une échappée sur la plate forme arrière...
" Hop là, par ici !"
Ayant pris l’habitude de se promener chez les voisins, aurait-il oublié ce qu’est la mer ?
Candice utilise pour la dernière fois son portable «tunisiana» et fait ses adieux.
Un bip toutes les 3 minutes ! …
Passé l’île Kuriat, terminé, plus de réseau !

Nous répartissons les quarts. La nuit va être longue. . .

Au  revoir  la  Tunisie !

Si vous voulez faire la connaissance de ce cher Président,
Suivez-moi, vous apprendrez des tas de choses intéressantes:

 


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